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Sae Lis’ (et le Liban) médaille d’argent à Nice

La pétillante Sae Lis’ a offert hier au Liban, dans le cadre des 7es Jeux de la francophonie à Nice, la médaille d’argent dans la catégorie chansons. La veille, à l’annonce de son nom lors de la demi-finale, la jeune chanteuse libanaise avait explosé de joie avant de fondre en larmes.


Pour Sae Lis’, c’était là une vitrine audiovisuelle extraordinaire, une reconnaissance de son talent alors qu’elle se mesurait aux candidats venant de l’Autriche, du Burkina Faso, de Haïti et du Rwanda.


Il y a deux jours, la journée était morose pour les artistes libanais. En littérature, Valérie Cachard devait se contenter d’une mention spéciale. En quart de finale de danse hip-hop, le groupe Makriss Dance Ministry était battu par le Congo Brazzaville. Mais l’espoir a de nouveau soufflé en direction du Liban: cinq finalistes pour une compétition opposant dix-huit artistes et groupes quatre jours durant dans la catégorie...


«Je vous souhaite de vivre de la musique jusqu’à votre dernier souffle. Vous êtes des artistes, le souffle battant du monde, c’est vous!», s’est exclamé Frédéric Loison, responsable de la catégorie chanson aux Jeux de la francophonie.


Une robe seventies rouge à pois blancs ourlée de tulle, un visage mangé par une flamboyante boule de cheveux et le pas swinguant naturellement comme monté sur ressort: telle est apparue, mardi après-midi, l’auteure-compositrice-interprète Sae Lis’ sous les ors de l’Opéra de Nice! Tout juste trente ans et déjà dix années de scène professionnelle derrière elle, la jeune femme, entourée de deux musiciens, a immédiatement démarré sa performance par Un tango à Beyrouth. Le parterre est clairsemé, mais au cinquième rang, son père venu du Togo et sa mère descendue du nord de la France sont là, expressément, pour l’encourager, comme la vingtaine de Libanais de la Côte d’Azur venus renforcer la délégation déjà présente.





Avant Sae Lis’, le compétiteur sénégalais a occupé la scène avec trois chansons. Sae Lis’ relèvera le défi en en interprétant cinq, un record dans les vingt-cinq minutes imparties à chaque chanteur sous peine de disqualification.

Le jury, composé de professionnels de la musique des cinq continents, attache une vigilance particulière au strict respect des règles et juge l’interprétation, la composition musicale, le texte et la présence scénique. Ça tombe bien! Très vite, le trio emporte le public dans son sillage, l’ambiance est au rendez-vous et l’énergie développée sur scène fait écho dans la salle.

Karim Khneisser, au départ, ingénieur du son, passe de la guitare à l’overtone flûte slovaque tout en gardant les pieds sur la batterie électrique...Autodidacte génial, l’artiste maîtrise une trentaine d’instruments! À ses côtés, Raja Fallah au oud et à la guitare basse apporte l’oriental touch et l’expertise fluide de ses huit années de conservatoire. Sae Lys’ enchaîne les titres, La Tête dans les nuages, qui figure sur son premier opus The Quest, la seule chanson écrite avant les Jeux, Y’a du soleil, Débarrasse-toi de ton ego, et celui qui devrait rapidement exploser à la lumière tant la reprise immédiate par le public augure d’un beau succès Bétonville !

Sae Lys’ se dévoile artiste engagée et responsable, «Beyrouth, jadis un paradis, te voilà conquis, asservi... les tours se lèvent et s’empilent... les gratte-ciel t’envahissent. Appel à tous les civils, rassemblons-nous dans la ville... Oh Bétonville.»


 
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